La tapisserie d'ameublement regroupe les techniques et le savoir-faire du métier de tapissier garnisseur.
Le métier de tapissier garnisseur consiste en la réfection de sièges, dont voici les étapes :
Le Dégarnissage : le tapissier découvre puis dégarnit entièrement le siège pour ne garder que la carcasse.
Ce travail est parfois long et fastidieux, car il faut retirer tous les clous ainsi que toutes les semences qui maintiennent l'ensemble de la couverture et de la garniture.
La remise en état de la carcasse : selon l'état du siège, le tapissier doit souvent procéder à des collages pour renforcer la carcasse.
Il peut également faire appel à un ébéniste pour la remise en état du meuble. C'est également le moment de procéder au vernissage de la pièce, ou de procéder à la patine.
Le sanglage : mise en place des sangles de jute.
Cette étape est primordiale car le sanglage constitue "le plancher" du siège. C'est le sanglage qui supportera toute la garniture et le poids de la personne qui utilisera le siège. Il faut donc qu'il soit très solide et pour cela que les sangles soient très tendues. Le tapissier utilise pour cela, le tire-sangle, outil qui comme son nom l'indique l'aide à tendre fortement les sangles sur les traverses du siège.
Les sangles sont fixées entrecroisées et jointives sur les traverses du siège.
Le Guindage : Fixation des ressorts avec la corde à guinder, corde de chanvre.
Le guindage consiste à fixer les ressorts entre eux et au siège. Il permet d'amener les ressorts à une hauteur désirée et à les rendre solidaires. Le passage des cordes fixées au pavillon des ressorts par des noeuds va former un plancher qui recevra la toile forte puis le crin (ou la mousse HR). Les ressorts doivent être maintenus fermement dans la position idéale pour donner une assise confortable et solide. C'est une étape qui demande de la poigne !
La mise en place de la garniture : toile forte, mise en crin, emballage, rabattage, piquage, mise en blanc piqure de crin
C'est l'étape la plus longue de la réfection et celle qui donnera la forme définitive de la réfection.
Après avoir recouvert les ressorts d'une toile forte (toile de jute à tissage serré) et cousu les ressorts à cette toile, le tapissier réalise la garniture du siège. Pour cela, il réalise des lacets (boucles en fils de lin) qui serviront à maintenir le crin (animal ou végetal).
Il procède ensuite à la mise en crin, en enroulant des poignées de crin autour des lacets. La quantité de crin est déterminée par la nature et le style du siège. La mise en crin doit être minutieuse, le crin doit être bien réparti et cardé. D'une bonne mise en crin naîtra une belle assise ou un beau dossier.
Le crin est recouvert par une seconde toile de jute (toile d'embourrure), c'est l'emballage. Le passsage d'un "point de fond" permettra de maintenir le crin au centre de l'assise ou du dossier.
La toile d'embourrure est ensuite tendue fortement et fixée définitivement, c'est le rabattage qui donnera la hauteur et la forme de la garniture.
Le tapissier effectue ensuite le piquage de la garniture au moyen de différents points (point perdu, avant, échelle, point de bourrelet, point de chainette ). Ces rangées de points serviront à maintenir la garniture, lui donner sa fermeté et sa forme définitive.
Une fine couche de crin animal ou d'élancrin veindra recouvrir la garniture piquée pour effacer les irrégularités et apporter un petit bombé., c'est la piqure de crin.
La garniture sera mise en blanc (toile blanche tendue) avant de recevoir le tissu de couverture.
La méthode contemporaine consiste à remplacer cette garniture de crin par de la mousse Haute résilience découpée sur mesure.
La couverture : la couverture donne son caractère au siège, c'est son habit. Le tapissier centre le motif du tissu ou l'aligne selon les règles de l'art, puis le fixe à l'aide de semences ou agraphes recouvertes par un galon, un passepoil ou par des clous décoratifs.
La finition : en fonction du style, de l'effet recherché le tapissier terminera la couverture par des clous tapissier, un galon, une lézarde ou un double passepoil. Ceci est affaire de goût.
La pose du jaconas : ultime étape, étape signature. Le tapissier recouvre le fond du siège d'un jaconas gris clair ou marron pour masquer le sanglage peu esthétique et éviter à la poussière de circuler. Ce jaconas est fixé avec les plus petites semences et signe la minutie de l'artisan.